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qui détruiroit tout l’effet des émolliens, et dont l’effet seroit seulement de provoquer et de renforcer le mouvement du dehors au dedans, en rendant le tissu de la peau plus serré et en bouchant ses pores.

10. Or, de toutes les liqueurs la plus consubstantielle (analogue) au corps humain, c’est le sang encore chaud, soit le sang humain, soit celui des animaux. Quant à la recette de Ficin, qui veut que, pour rajeunir un vieillard et le restaurer complètement, on lui fasse sucer le sang tiré du bras d’un jeune homme sain et vigoureux, elle ne mérite point de fixer notre attention : car, pour que des substances prises intérieurement soient nutritives, il faut qu’elles ne soient pas d’une nature trop analogue, et tout-à-fait semblable à celle du corps à nourrir, mais d’une nature un peu inférieure (et moins animalisée), autrement elles ne pourroient être suffisamment travaillées et digérées par les organes de la concoction. Mais lorsque ces substances sont