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l’effet est, à la vérité, d’atténuer les parties tangibles de la liqueur, mais en augmentant l’acrimonie de ses esprits. Ainsi il faut recourir à une méthode dont nous avons parlé dans un des articles précédens, et qui consiste à mettre dans la pièce qui contient la liqueur, quelque substance grasse et onctueuse, pour émousser cette acrimonie des esprits. Mais on peut obtenir le même effet par un autre procédé qui dispense de toute macération et de tout mélange, je veux dire par l’agitation continuelle de la liqueur, avant qu’on en fasse usage, soit dans un vaisseau (bâtiment), soit dans une voiture, soit en suspendant à l’aide de cordes, des outres remplies de cette liqueur, et les agitant tous les jours pendant un temps suffisant, ou par quelqu’autre moyen de cette nature ; car il est certain que l’effet de ce mouvement local est de briser, pour ainsi dire, de diviser et d’atténuer les parties tangibles de la liqueur, en combinant si parfaitement les esprits avec les parties tangi-