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gue, produit aussi des effets salutaires.

35. Certaines substances, tenues dans la bouche et mâchées continuellement, peuvent, quoiqu’on en fasse habituellement usage, ranimer puissamment les esprits. Il est inutile de parler du béthel, puisque nous ne pouvons nous le procurer en nature ; mais on peut, jusqu’à un certain point, y suppléer en composant, par exemple, des espèces de pilules ou de pastilles d’ambre, de musc, de bois d’aloës, d’aspalath, de racines d’iris, enfin de roses ; et pour les former, employer un peu d’eau-rose, qu’on aura fait passer à travers du baume du Pérou.

36. Pour que les vapeurs qui s’exhalent des substances prises intérieurement, puissent fortifier le cœur, il faut qu’elles réunissent trois conditions ; qu’elles soient bénignes, claires et rafraîchissantes ; car les vapeurs de nature chaude seroient contraires à notre but, et le vin même, auquel on attribue une telle propropriété, ne laisse pas de produire des effets très analogues à ceux des opiats.