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antres ; car, si les rayons solaires ne pénètrent point du tout dans ces antres, ils ont du moins très peu de force sur ces montagnes, où ils ne sont pas réunis par des réflexions multipliées. Mais nous ne parlons ici que de ces montagnes où l’air est pur et limpide ; par exemple, de celles où il ne s’élève point de nuages, de vapeurs aqueuses, le sol des vallées ou des plaines situées au dessous étant fort sec ; telles que peuvent être certaines montagnes qui environnent la Barbarie, ou l’on voit assez souvent, même aujourd’hui, des individus parvenir à l’âge de cent cinquante ans, comme nous l’avons déjà dit.

5. Or, l’air de ces antres ou de ces montagnes ne peut, en vertu de sa nature propre, consumer beaucoup la substance du corps. Mais un air, tel que celui que nous respirons et auquel la chaleur des rayons solaires donne plus d’activité, dérobant davantage la substance du corps, il faut, autant qu’il est possible, l’en éloigner et le garantir de l’action de ce fluide.