Page:Bacon - Œuvres, tome 10.djvu/262

Cette page n’a pas encore été corrigée

plus âcres, et ont plus de disposition à consumer la substance du corps : d’un autre côté, les exercices qui demandent des mouvemens d’une certaine force, sans exiger une extrême vitesse ou des efforts excessifs, tels que la danse, l’exercice de l’arc, l’équitation, le jeu de boule, etc. sont plutôt salutaires que nuisibles.

Il est temps de passer aux affections de l’âme, et de les envisager distinctement, afin de distinguer celles qui peuvent être utiles ou nuisibles à la prolongation de la vie.

80. Les joies soudaines et excessives, en raréfiant tout à coup les esprits, et en les répandant au dehors, abrègent la durée de la vie ; mais une joie modérée et habituelle les fortifie en les rappelant doucement au dehors, sans les atténuer excessivement, ni les dissoudre.

81. L’impression des joies très démonstratives et purement sensuelles, est nuisible ; au lieu qu’une joie plus concentrée, et, pour ainsi dire, ruminée dans la mémoire, ou encore une joie antici-