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ruptible) et des pierres précieuses, des compositions qui puissent réveiller et restaurer les esprits, vu les propriétés occultes et l’éclat même de ces substantces[1] ; lorsqu’on prétend de plus que, si l’on pouvoit saisir et retenir dans des vaisseaux, les esprits balsamiques et les quintessences des animaux, on pourroit alors aspirer hardiment à l’immortalité ; que la chair des serpens ou des cerfs

  1. Les hommes souhaitant également de prolonger leur vie et de posséder de l’or, ou des pierres précieuses, se sont imaginés que l’un de ces deux buts devoit être un moyen pour parvenir à l’autre, opinion qu’ils ont établie à l’aide de ce syllogisme tacite et fort semblable à tous ceux qui composent la logique des passions : rien n’est plus précieux que la vie ; l’or et les pierres qualifiées de précieuses le sont également ; donc l’or et les pierres précieuses peuvent prolonger la vie. Mais ne nous hâtons pas trop de nous moquer de cet argument ; car il n’est pas un de nous, spéculatifs, qui ne soit excité par quelque erreur à chercher la vérité, et qui ne vise à des buts contradictoires par des moyens diamétralement opposés à ces buts.