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49. La vie rustique est favorable à la prolongation de la vie. À la campagne, on vit en plein air, dans un air libre et pur ; on n’est point cloué dans une chambre, on fait de l’exercice, on se nourrit d’alimens frais et de son crů ; on est exempt de souci et d’envie[1].

    te l’habitude du corps, elle dessèche, parce qu’elle est elle-même fort sèche ; c’est-à-dire, parce que, n’excitant jamais des affections douce, et ne faisant travailler que la tête, elle y détermine en trop grande quantité les fluides, et prive ainsi d’humor les parties inférieures. Généralement parlant, les philosophes occupés des choses ont plus d’embonpoint que les philosophes occupés des signes : les mathématiciens et les métaphysiciens sont aussi secs que leur sujet : vérité d’autant plus claire, que c’est le cas particulier qui énonce le principe, et l’exemple même qui écrit la règle.

  1. Du moins cela est ainsi dans les odes d’Horace ; mais, dans la réalité, il en est autrement. On porte à la campagne les soucis qu’on a emportés de la ville, parce qu’on s’y porte soi-même avec toutes ses prétentions ; en plantant ses choux, on rève à ses ennemis, et en pensant à eux, on vit avec eux. À la campagne, on trouve des