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les du matin ; il faut, autant qu’il est possible, n’y procéder que dans les temps où le corps est dans un état de tranquillité, et non lorsqu’il éprouve quelque forte émotion, ou est dans la pléthore. Il est bon d’observer aussi qu’en pareil cas la constitution robuste des parens leur est plus avantageuse qu’au fœtus : observation qu’il faut appliquer sur-tout à la mère. Ainsi Platon nous paroît n’avoir pas fait preuve de son jugement ordinaire, lorsqu’il a avancé si hardiment que, si le produit de la génération est ordinairement si foible et si imparfait, cela vient de ce que les femmes ne s’adonnent point aux mêmes exercices que les hommes, négligeant également ceux du corps et ceux de l’âme : opinion d’autant moins fondée, qu’une inégalité sensible de force entre le mâle et la femelle est ayantageuse à l’individu provenu d’eux ; sans compter que les femmes, jeunes, foibles et susceptibles, sont aussi plus tendres et ont plus de sollicitude pour leurs enfans