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humaine, soit susceptible d’augmentations et de diminutions alternatives, occasionnées par les révolutions et les vicissitudes dans les mœurs, la manière de vivre et les habitudes de toute espèce. Cette remarque étoit d’autant plus né-

    veloppement de tous les corps animés, et, en général, de tous les corps organisés, va aussi toujours en décroissant : or, si cette force développante devenant de moins en moins extensive, agit sur une matière qui devient de moins en moins extensible, il s’ensuit que l’intensité de la double cause qui détermine le volume de tous les corps placés à la surface de notre globe, va toujours en décroissant ; qu’elle a actuellement moins d’intensité qu’elle n’en eut dans les premiers temps, et par conséquent que non-seulement l’homme, mais même tous les autres animaux, et même les arbres d’aujourd’hui, sont plus petits que ceux d’autrefois. Que dis-je ? il s’ensuit même de cette supposition, que le volume du globe terrestre, son diamètre, ses grands cercles, et les mesures qui en sont tirées, ne sont point des grandeurs constantes, et que pour l’homme il n’est rien de fixe, sinon ce double principe : tout change, et tout est relatif.