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DU TRADUCTEUR.

sation plus avancée, il paroîtra quelque individu, instruit, comme moi, à l’école du malheur, accoutumé d’abord, par une profession active, à tourner ses vues vers la pratique ; mais jouissant d’un plus grand loisir que moi, assez opiniâtre pour me lire jusqu’à ce qu’il m’ait


    presse, en vous laissant maître de me réfuter complettement, vous donne aussi tout avantage sur moi, qui suis dans l’erreur, et elle ne seroit dangereuse que dans le seul cas où la monarchie ayant pour avocat un homme d’esprit, la république n’aurait pour défenseur qu’un sot, qui alors auroit une raison plausible pour gêner la presse, et même pour réfuter une conséquence embarrassante, en coupant la tête qui a posé le principe. Au reste, s’il m’est permis de hasarder une modeste conjecture sur ce sujet, je soupçonne que la plus sûre méthode pour acquérir la liberté de la presse, c’est de la prendre ; car, si la république nous ôtoit ce que la monarchie nous a donné, nous aurions droit de le reprendre, et notre droit seroit fondé sur notre besoin. La liberté de la presse est le palladium de la liberté politique, et l’esclavage de la presse le palladium de la servitude : choisissez.