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vient quelque redoublement, elle dégénère trop souvent en vraie folie ? Quant à ce qui regarde la catastrophe de Penthée et d’Orphée, mis en pièces durant les orgies de Bacchus, cette parabole a un sens fort clair ; vu que toute affection très violente se montre très âpre et très acharnée contre deux choses, dont l’une est la curiosité de ceux qui l’épient ; et l’autre, toute réprimande salutaire. Il ne sert de rien que cette recherche dont elle est l’objet, soit purement contemplative, de pure curiosité, semblable à celle de ce Penthée qui monte sur un arbre, et sans aucune teinte de malignité. Il ne sert de rien non plus que cette réprimande soit faite avec douceur et dextérité ; mais de quelque manière que ce puisse être, les orgies ne peuvent endurer Penthée ni Orphée. Enfin, cette habitude où l’on est de confondre les personnages de Jupiter et de Bacchus, peut aussi avoir un sens allégorique ; car les actions grandes et illustres ont pour principe, tantôt la vertu, la droite raison,