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propose de représenter ; car ou elle représente quelque partie du temps, ou quelque personnage individuel et digne de mémoire, ou telle action, tel exploit des plus mémorables. On donne, au premier genre, le nom de chronique ; au second, celui de vies ; au troisième, celui de relations. De ces trois différentes espèces, le genre de mérite des chroniques consiste dans leur célébrité et leur authenticité. Celui des vies, dans les exemples et autres fruits qu’on en peut tirer. Enfin celui des relations dépend de la vérité et de la sincérité avec laquelle elles sont écrites ; car les chroniques considèrent les actes publics dans toute leur grandeur. Elles montrent la physionomie extérieure des personnages et cette partie de leur visage qui est tournée vers le public, laissant de côté et passant sous silence tous les légers détails relatifs tant aux choses qu’aux personnes. Mais, comme c’est un artifice propre à la divine sagesse, que de faire dépendre les plus grandes choses des plus