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voit encore vu ni bataille ni camp ; il n’avoit pas même d’emploi dans l’armée ; il n’étoit parti qu’en qualité de volontaire et à cause de l’amitié qui le lioit avec Proxènes. Il étoit par hazard présent à l’arrivée de Falinus, député par le grand roi vers les Grecs, après que Cyrus eut péri dans la bataille. Or, les Grecs, qui n’étoient qu’une poignée d’hommes et sans général, se trouvoient au milieu des provinces de la Perse, et séparés de leur patrie par une distance de plusieurs milliers de milles et par des fleuves très larges et très profonds. La députation avoit pour but d’engager les Grecs à mettre bas les armes et à se soumettre à la clémence du roi. Avant qu’on fît une réponse publique à ces députés, quelques officiers de l’armée des Grecs s’entretenoient familièrement avec Falinus. Du nombre étoit Xénophon, qui lui parla ainsi : en un mot, Falinus, il ne nous reste plus que deux choses, nos armes et notre courage ; si nous livrons nos armes, ce courage, à quoi