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que Constantin, voyant son nom gravé sur tant de murailles, le surnommoit, par jalousie la pariétaire. Adrien, rival du temps même, vu qu’en toute espèce de genre il répara les ravages et les injures du temps par ses soins et sa munificence. Antonin, prince d’une grande piété, comme le dit son surnom ; homme doué d’une certaine bonté native, agréable à tous les ordres, dont le règne qui ne laissa pas d’être assez long, fut exempt de toute espèce de calamité. Lucius-Commode qui, à la vérité, le cédoit à son frère pour la bonté ; mais qui à d’autres égards l’emportoit sur un grand nombre d’autres empereurs. Marcus formé sur le modèle de la vertu même, et à qui ce bouffon, au banquet des dieux, n’eut rien à reprocher, sinon son excessive indulgence pour les vices de sa femme. Voilà donc une suite continue de six princes, où l’on peut voir les plus heureux fruits de la science assise sur le trône, peints dans le plus grand tableau de l’univers.

Or, ce n’est pas seulement sur l’état