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tous les siècles que vit Rome, qui étoit alors comme l’abrégé de l’univers, peut être réputé le plus florissant, si nous ne regardons qu’aux biens temporels et c’est ce qui fut annoncé en songe à Domitien, la veille de sa mort ; car il lui sembla qu’une tête d’or lui étoit survenue derrière le cou ; prophétie qui sans contredit fut accomplie dans les temps qui suivirent. Nous allons parler de chacun de ces princes en particulier, mais en peu de mots.

Nous trouvons de suite ; Nerva, homme savant, l’ami et presque le disciple de cet Apollonius, Pythagoricien si renommé, et qui mourut presque en récitant ce vers d’Homère : Phœbus, arme-toi de tes traits pour venger nos larmes.

Trajan, qui, à la vérité, ne fut pas savant lui-même, mais grand admirateur de la science, très libéral envers les savans, fondateur de bibliothèques, et à la cour duquel (quoique ce fût un empereur très belliqueux) les savans de profession et les instituteurs furent très-bien accueillis. Adrien, le plus curieux