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bliques seroient heureuses, lorsqu’on verroit les philosophes régner, ou les rois philosopher. Quoi qu’il en soit, l’expérience même atteste que c’est sous les princes ou les chefs de républiques éclairés, que les états ont été le plus heureux. Car, quoique les rois eux-mêmes aient leurs erreurs et leurs vices, et qu’ils soient, comme les autres hommes, sujets à des passions et à de mauvaises habitudes, néanmoins, si la lumière des sciences vient se joindre à l’autorité dont ils sont revêtus, certaines notions anticipées de religion, de prudence, d’honnêteté, ne laissent pas de les réprimer, de les garantir des plus lourdes fautes, de tout excès irremédiable et de toute erreur grossière ; les premières leçons agaçant continuellement leur oreille, même lorsque leurs conseillers et ceux qui les approchent gardent le silence. Je