Page:Bacon - Œuvres, tome 1.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

don de la sagesse fut préféré à tous les biens de la félicité terrestre et temporelle ; et c’est ce qui paroît, soit par la demande qu’il en fit lui-même, soit par la volonté divine qui le lui accorda. Or, en vertu de ce don et de cette concession, Salomon, éminemment instruit, n’écrivit pas seulement ces paraboles fameuses ces aphorismes de la philosophie divine et morale ; mais composa de plus l’histoire naturelle de tous les végétaux, depuis le cèdre qui croît sur la montagne, jusqu’à la mousse qui croît sur les murailles (ce qui est une sorte d’ébauche de la plante, qui tient le milieu entre l’herbe et les substances putrides) ; enfin, l’histoire de tout ce qui a vie et mouvement. De plus, ce même Salomon, quoiqu’il l’emportât sur les autres souverains par ses richesses, par la magnificence de ses édifices, par sa flotte, par son nombreux domestique, par la célébrité de son nom, et par tant d’autres avantages qui se rapportent à la gloire ; néanmoins, de toute cette moisson de gloire, il ne cueillit et