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former : nous voyons dans les œuvres de la création, deux émanations de la vertu divine, dont l’une se rapporte à la puissance ; et l’autre, à la sagesse. La première se manifeste principalement dans la création de la masse de la matière ; et la seconde, dans la beauté de la forme qui lui a été donnée. Cela posé, il faut observer que, dans l’histoire de la création, nous ne voyons rien qui nous empêche de penser que la masse du ciel et de la terre fut d’abord confuse, et que la matière fut créée dans un seul instant. Au lieu que six jours furent employés à la disposer et à l’ordonner ; tant est visible et manifeste le soin avec lequel Dieu a distingué les œuvres de sa puissance de celles de sa sagesse. À quoi il faut ajouter que, par rapport à la création de la matière, l’histoire sainte ne fait nullement entendre que Dieu ait dit : que le ciel et la terre soient faits ; comme il est dit des œuvres suivantes ; mais qu’il est dit d’une manière nue et simplement historique : que : Dieu, créa le ciel et la terre : en