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en raison du sujet de la croyance. Car l’on peut croire ou une narration, le fait, en un mot, suivant l’expression des jurisconsultes ou le droit. Quant au premier genre, nous voyons combien les erreurs de cette nature, en se mêlant à certaines histoires ecclésiastiques, ont fait de tort à la dignité de ces histoires qui se sont prêtées trop aisément à recevoir et à transmettre je ne sais quels miracles opérés par les martyrs, les hermites, les anachorètes, et autres saints personnages, ainsi que par leurs reliques, leurs sépulcres leurs chapelles, leurs images, etc. C’est ainsi que nous voyons qu’on fait entrer dans l’histoire naturelle, une infinité de prétendus faits avec bien peu de choix et de jugement, comme il paroît par les écrits de Pline, de Cardan et d’un grand nombre d’Arabes ; écrits qui fourmillent de contes et de relations fabuleuses ; je ne dis pas seulement incertaines, mais même controuvées et convaincues de faux ; et cela au grand déshonneur de la philosophie,