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mal, et cela en vue de se révolter contre Dieu et de s’imposer des loix à soi-même. Telle fut la cause et le mode de sa tentation. Mais quant à ces sciences qui contemplent la nature, voici ce que prononce la philosophie sacrée : La gloire de Dieu est de cacher son secret, et la gloire d’un roi est de le trouver : comme si la nature divine se plaisoit à ce jeu innocent des enfans, lesquels se cachent afin qu’on ne les trouve qu’après les avoir long-temps cherchés ; et qu’elle souhaitât, en vertu de son indulgence et de sa condescendance pour les hommes, que l’ame humaine le jouât avec elle : enfin nous souhaitons que tous les hommes ensemble soient avertis de ne point perdre de vue la véritable fin de la science et sachent une fois qu’il ne faut point la rechercher comme une sorte de passe-temps, ou comme un sujet propre pour la dispute, ou pour mépriser les autres, ou en vue de son propre intérêt, ou pour se faire une réputation, ou pour augmenter sa puissance, ou par tout au-