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PRÉFACE

nature qu’en lui obéissant ; que, pour apprendre à lire couramment le texte du souverain auteur, il faut épeler longtemps, avec une docilité enfantine ; déchiffrer les lettres, pour lire les syllabes ; les syllabes, pour lire les mots ; et les mots, pour lire le volume entier. Enfin, on a marié le jargon barbare de l’école avec le langage sublime et simple de la vraie philosophie, et les graces de la nature avec les plus difformes enfans de l’art. Puis las de contestations et de fracas, rassasié de philosophes et de philosophie même, ne trouvant par-tout de fortes raisons que pour douter, et croyant impossible ce qui n’étoit que difficile, on est tombé dans le scepticisme. «

» Mais pour dégager de cette masse confuse et indigeste, le peu de connoissances réelles et solides qui s’y trouvent mêlées, il faudroit cent fois plus de jugement et de temps que pour recommencer tout le travail… Eh bien ! effaçons tout cela, rayons le tout, nétoyons l’aire de l’entendement humain, et faisons de