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trouvera plus d’avantages réels et de stabilité que dans tout ce qu’on a fait jusqu’à présent. Car du moins ce que nous proposons ici a une fin ; au lieu que cette marche qu’on suit ordinairement dans les sciences, n’est qu’une sorte de tournoiement perpétuel, d’agitation sans fin et sans terme. Il n’ignoroit pas non plus dans quelle solitude se trouve quiconque forme une telle entreprise, combien ce qu’il a à dire est difficile à persuader et semble incroyable. Cependant il n’a pas cru devoir s’abandonner soi-même, ni renoncer à son dessein, avant d’avoir tenté et parcouru la seule route qui soit ouverte à l’entendement humain. Après tout, ne vaut-il pas mieux tenter une entreprise qui peut avoir un terme, que s’embarrasser, avec des efforts et une ardeur inutiles, dans une route sans issue ? Car les deux voies de la contemplation sont presque en tout semblables à ces deux voies de l’action, dont on a tant parlé. Elles leur ressemblent en ce que l’une, d’abord escarpée et difficile,