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de mon côté de prendre tous les arrangements nécessaires pour assurer à vos héritiers la propriété de ces chansons. Il suffit, je crois, pour cela, que vous laissiez un mot de votre main qui ordonne que la remise du dépôt me soit faite. Cette remise est nécessaire pour que la publication n’ait pas lieu sans mon consentement, dans le cas où votre fortune tomberait dans les mains d’un mineur. Pardonnez-moi de penser ainsi à tout, même aux circonstances les plus pénibles ; vous savez que cela est dans mon caractère. Vous en aurez la preuve à ma mort, car vous verrez que dans mon testament j’ai eu soin de faire mention de l’acte passé entre nous, qui vous donne la propriété de mes chansons imprimées et manuscrites.

Comme je pense que vous garderez cette lettre, je suis bien aise de vous y donner un témoignage de ma gratitude pour vos procédés à mon égard. Vous êtes venu à mon secours dans un moment bien difficile ; et je dois ajouter, pour ceux qui en ont été surpris, que si je n’ai pas eu une plus grande part dans vos bénéfices, c’est que je n’ai pas jugé cela juste, sachant pour combien votre industrie a été dans le succès de la grande édition. J’ai été au reste bien récompensé de ma conduite par celle que vous avez tenue envers moi. Recevez-en mes remercîments et l’assurance de toute mon amitié.

À vous de cœur,
P. J. DE BÉRANGER.