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religieusement les funérailles de son poëte illustre et de son plus cher enfant.

Nous n’aurions, pour toute épitaphe, qu’à graver sur sa tombe ces vers qu’il a écrits pour nous :


Vous triompherez des tempêtes
Où notre courage expira ;
C’est en éclatant sur nos têtes
Que la foudre nous éclaira.
    Si le Dieu qui vous aime
    Crut devoir nous punir,
    Pour vous sa main ressème
    Les champs de l’avenir.


Ces vers attesteront les souffrances, les efforts, le génie de nos pères, et ils soutiendront notre espérance ; ils diront dans la postérité à l’aurore de quels jours pénibles est né le chantre que nous pleurons aujourd’hui et sur quels horizons pleins de joie sa muse tenait son regard attaché.

    être épargnée à son cercueil. Mais, jusqu’au soir, les craintes ont été très-vives ; j’ignore si le conseil des ministres est resté en permanence toute la journée ; mais je sais que M. le comte Walewski n’a pas eu de réception diplomatique à deux heures de l’après-midi, à l’hôtel du ministère, ainsi qu’il en a tous les vendredis, et les ministres des puissances européennes accréditées près la cour des Tuileries ont tenu, hier, au courant leurs gouvernements respectifs, par la voie du télégraphe, de tout ce qui se passait à Paris, toutes les deux heures.

    « À ce propos, je dirai que le gouvernement français a de tels moyens de communication, qu’hier un ministre aurait dit « Rien de sérieux n’est à craindre ; en cinq heures je me charge de tripler la garnison de Paris. » (Indépendance belge du 19 juillet 1857.)