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traités, et seul prix qui nous restait du sang de tant de héros, et enfin les frais que la police croyait devoir faire pour simuler une joie qui était loin d’exister. (Note de Béranger.)


Note LXXVI. — Au sous-titre.

Voici encore une de ces chansons-vaudevilles dont le succès fut immense. Elle était d’une application si générale, que presque chaque département y put reconnaître un de ses députés. Quelques personnes d’un goût délicat reprochèrent à l’auteur l’emploi du mot ventru. Plus le mot est bas, plus l’emploi en fut heureux. Il restera peut-être pour désigner toujours cette espèce d’hommes qui, dans les Chambres, vendent au pouvoir les intérêts de leur pays, se font gorger de faveurs, eux et les leurs, et s’engraissent à la table des ministres.

Place à dix pas de Villèle,
À quinze de d’Argenson.

M. de Villèle était alors le chef de l’opposition de droite, vers laquelle penchait toujours le ministère. M. d’Argenson était l’homme qui, à cette époque, représentait le mieux les généreux principes de la gauche. M. de Villèle est devenu ministre, et les ventrus, qui se sont élevés au nombre de trois cents, le soutinrent jusqu’en 1827. M. d’Argenson n’a cessé de mériter la reconnaissance de son pays par sa constante et invariable opposition à toutes les lois désastreuses et à tous les empiétements de l’absolutisme. (Note de Béranger.)