Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Sans les salir a passé dans ses mains.
Parfois chez nous la probité prospère ;
Aux grands talents parfois le ciel sourit.
                            LES ENFANTS.
Parlez plutôt de notre pauvre père.
        Des enfants n’ont pas tant d’esprit.

                            L’ÉCRIVAIN.
Je veux surtout le peindre à la tribune.
À la raison sa voix donna l’essor.
Il défendit la publique fortune
Lorsqu’aux proscrits il prodiguait son or.
Il nous montra la patrie expirante
Sur des trésors que le pouvoir tarit.
                            LES ENFANTS.
Peignez plutôt notre mère souffrante :
        Des enfants n’ont pas tant d’esprit.

                            L’ÉCRIVAIN.
Je veux aussi peindre la calomnie :
Point de vertus que respectent ses traits.
Mais par le souffle une glace ternie,
Plus pure aux yeux brille l’instant d’après.
En vain des sots il connut l’inconstance,
Du citoyen la palme refleurit.
                            LES ENFANTS.
Dites plutôt qu’il est notre espérance :
        Des enfants n’ont pas tant d’esprit.

                            L’ÉCRIVAIN.
Pauvres enfants ! je vois ce qu’il faut dire :
De vos parents Jacque est l’unique appui.