« Pour moi seul tu jurais de vivre,
« Lui dis-je, à ses pieds me jetant :
« À mon seul amour il te livre.
« Plus laide encor, je t’aimerais autant. »
Ses yeux éteints fondent en larmes,
Alors sa douleur m’attendrit :
Ah ! rendez, rendez-lui ses charmes.
Soit ! répond Satan qui sourit.
Ainsi que naît la fraîche aurore,
Sa beauté renaît à l’instant.
Elle est, je crois, plus belle encore ;
Elle est plus belle et moi je l’aime autant.
Vite, au miroir elle s’assure
Qu’on lui rend bien tous ses appas ;
Des pleurs restent sur sa figure,
Qu’elle essuie en grondant tout bas.
Satan s’envole, et la cruelle
Fuit et s’écrie en me quittant :
Jamais fille que Dieu fit belle
Ne doit aimer qui peut l’aimer autant.
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