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plication, que l’offense est non moins grande dans ce que nous laissons que dans ce que nous vous signalons.

« Mais, non content de diriger ses traits offensants sur la personne du roi et d’attaquer sa dignité inviolable, le sieur de Béranger s’applique à exciter la haine, à provoquer au mépris de son gouvernement. Voyez la chanson intitulée les Infiniment Petits, ou la Gérontocratie[1] (le gouvernement des vieux), qui vous est déférée sous le cinquième chef de prévention. »


(En cet instant, un tumulte violent se manifeste à l’entrée de la salle d’audience ; M. le président ordonne aux huissiers de faire saisir les perturbateurs ; mais, le tumulte continuant toujours, l’audience est suspendue pendant un quart d’heure. )


M. l’avocat du roi continue ensuite en ces termes :


« Chaque jour du règne de notre monarque est marqué par des bienfaits, témoignage immortel de son amour pour son peuple ; la paix règne au dedans comme au-dehors, les arts sont encouragés, l’industrie protégée, les libertés publiques agrandies florissent à l’abri du trône légitime dont elles émanent, se prêtant un mutuel appui ; une solide gloire, une gloire sans tache est acquise à nos armes portées en de lointains climats pour un but aussi noble que désintéressé, et c’est quand, il existe un si généreux accord entre le peuple et son roi, que vous vouez au mépris son gouvernement par une insultante assimilation avec cette nation imaginaire de

  1. Tome II, page 273.