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dont la présence embellissait l’enceinte ordinairement si sévère d’une cour criminelle. On remarquait, parmi le petit nombre d’hommes qui avaient obtenu la faveur d’être admis dans le parquet, M. Gévaudan, député ; M. Andrieux, professeur au collège de France et membre de l’Académie-Française ; M. Paul Louis Courier, savant helléniste, qui a précédé M. de Béranger à Sainte-Pélagie, etc. M. Baudouin est arrivé à neuf heures et demie avec Me Berville, son avocat, et a fait distribuer des exemplaires de la consultation rédigée en sa faveur. À dix heures, M. de Béranger a été introduit. Les accusés ont procédé, dans la chambre du conseil, au tirage et à la récusation des jurés ; et la séance a été ouverte à onze heures moins un quart.

La cour était présidée par M. Jacquinot-Godard.

M. Marchangy, avocat-général, occupe le fauteuil du ministère public. Les deux accusés se placent sur des sièges qui leur avaient été préparés en avant du banc des avocats où siègent Mes Dupin et Berville, leurs avocats, et Me Coche, avoué de la cause.

Après l’accomplissement des formalités d’usage, M. le président procède à l’interrogatoire des accusés : le premier déclare se nommer Pierre-Jean de Béranger, être âgé de quarante-un ans, ex-employé, demeurant à Sainte-Pélagie ; le second, Alexandre Baudouin, imprimeur, âgé de trente ans. Tous deux reconnaissent la brochure ayant pour titre : Procès fait aux Chansons de P.-J. de Béranger, l’un pour l’avoir imprimé, et l’autre pour l’avoir fait imprimer ; ils déclarent qu’elle a été tirée à deux mille exemplaires, et que toutes les formalités exigées par la loi en pareil cas ont été remplies.

Le greffier donne lecture de l’arrêt de renvoi, du-