Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/253

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais, étrangère aux excès politiques,
Ma liberté n’a qu’un chapeau de fleurs.
                        Diogène,
                    Sous ton manteau,
Libre et content, je ris et bois sans gêne ;
                        Diogène,
                    Sous ton manteau,
Libre et content, je roule mon tonneau.


« Briserez-vous, messieurs, ce modeste asile que sut respecter un conquérant ? Troublerez-vous une existence paisible qui s’écoule tranquillement au sein de la plus douce et de la plus pure amitié ? Partagerez-vous l’indignation qu’on a voulu vous inspirer contre un pauvre chansonnier ? Ajouterez-vous à la rigueur anticipée d’une destitution dont rien ne justifie du moins la précipitation ? Allez-vous sérieusement encourir, aux yeux d’un public malin, le reproche (j’ai presque dit le ridicule) d’avoir transformé des chansons en crime d’état ?

« Confondrez-vous ainsi les idées et les principes en ne mettant aucune distinction entre le vaudeville et les autres genres de compositions littéraires ou scientifiques ? — Ah, messieurs ! si l’on eût déféré une pareille cause au jugement de nos bons aïeux, ils auraient secoué la tête, en murmurant entre leurs dents : Chansons que tout cela ! et ils eussent ainsi fait preuve d’esprit autant que de justice. »


M. Marchangy réplique dans les termes suivants :

« Le défenseur du sieur de Béranger a plus d’un genre de talent, sans doute ; mais celui qu’il affectionne davantage, c’est cette facilité de plaisanterie, cette intarissable surabondance de digressions et d’épisodes, en un mot, cette élocution anecdotique dont il a donné tant de preuves au barreau. Il n’est guère de procès politiques, et surtout de délits de la presse, qui n’aient été égayés par lui plus qu’on ne