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Mais quelle erreur ! non, Dieu n’est point colère :
S’il créa tout, à tout il sert d’appui.


« Il est juste :


Dieu qui punit le tyran et l’esclave,
Veut te voir libre, et libre pour toujours.


« Béranger croit à l’immortalité de l’âme.


Ah ! sans regret, mon âme, partez vite ;
En souriant, remontez vers les cieux.
..............
        N’attendez plus, partez, mon âme,
        Doux rayons de l’astre éternel.
        ....Passez ......
        Au sein d’un Dieu tout paternel.


« Ce Dieu pardonne les offenses ; il pardonne à la gaîté :


Dire au ciel : Je me fie,
Mon père, à ta bonté ;
De ma philosophie
Pardonne la gaîté.
Que ma saison dernière
Soit encore un printemps.
Eh ! gai ! c’est la prière
Du bon Roger Bontemps.


« Enfin il est une vie éternelle :


Levez les yeux vers ce monde invisible,
Où pour toujours nous nous réunissons !


« Voilà, messieurs, l’impie que je défends ! voilà ce mandataire de l’incrédulité ! On trouve dans ses vers le symbole de notre croyance tout entier. Et si dans d’autres couplets il dit, avec cette gaîté de nos pères, qui reste encore permise à leurs enfants :