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moires et dans toutes les bouches ; on pressa l’auteur de donner une édition complète.

« On a cru faire un grand reproche à Béranger en appelant cela une spéculation, et en prétendant d’ailleurs que la souscription n’avait été remplie que par des amis.

« Je répondrai d’abord, avec Boileau, qu’un auteur, et surtout un auteur destitué de place et de pension,


        Peut, sans honte et sans crime,
Tirer de son travail un profit légitime ;


et j’ajouterai, pour repousser la dernière partie de l’objection, qu’au lieu de blâmer, il faudrait féliciter de son rare bonheur l’homme accusé qui compterait ses amis au nombre de dix mille !

« Dans cette nouvelle édition (dont le premier volume n’est qu’une exacte réimpression de celui de 1815), on remarque un assez grand nombre de chansons politiques. On peut citer principalement celles-ci :

« La Requête présentée par les chiens de qualité, pour qu’on leur rende l’entrée libre au jardin des Tuileries :


Puisque le tyran est à bas,
Laissez-nous prendre nos ébats.


« La Censure, qui intervient si puissamment dans le récit des accusations pour délits de la presse, et qui ne permet pas même d’imprimer textuellement les arrêts de la cour, quand ces arrêts lui déplaisent :


Que sous le joug des libraires,
On livre encor nos auteurs,