Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Grand’maman est un peu jalouse.
Passez, jeunes filles, passez.

Rose, vous daignez me sourire.
Éprouvez-vous quelque accident ?
Chez vous, la nuit, ai-je ouï dire,
On surprit un noble imprudent.
Mais la nuit fait place à l’aurore ;
Aux maris gaîment vous chassez.
Pour vous je suis trop jeune encore.
Passez, jeunes filles, passez.

Passez vite, folles et belles ;
Un doux feu cause votre émoi.
Craignez que quelques étincelles
N’arrivent de vous jusqu’à moi.
Sous les murs d’une poudrière
Par le temps presque renversés,
La main devant votre lumière,
Passez, jeunes filles, passez.