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imposés aux feuilles périodiques ; mais dans aucune autre cause on n’avait encore vu une interdiction complète, absolue, de produire aucun fragment de la défense. Il n’y a point eu d’exception à cet égard ; les journaux du ministère, ceux de la droite et de la gauche, tous ont subi la même influence.

Le Moniteur, qui a consacré cinq de ses énormes colonnes au réquisitoire de M. Marchangy, a été obligé de supprimer la courte analyse qu’il donnait de ma justification.

Le Journal de Paris a éprouvé cette rigueur, inaccoutumée pour les journaux du ministère.

Le Constitutionnel est revenu de la censure avec des ratures qui ne laissaient pas subsister un seul mot du plaidoyer de mon avocat.

Le Drapeau blanc a laissé un énorme vide entre le plaidoyer de M. Marchangy et la réplique de M. Marchangy. M. Marchangy y parle seul. Aussi l’on y voit que cet avocat-général a réfuté victorieusement la plaidoirie de mon défenseur, et on le croit aisément, puisqu’on ne trouve que du papier blanc à la place des raisonnements que M. l’avocat-général a eu à réfuter.

Ainsi j’ai été froissé par la saisie de mon ouvrage, par ma destitution, par les harangues du ministère public, par la sévérité de la cour qui a décidé contre moi ce que les jurés n’avaient osé résoudre ! Et au désavantage d’avoir eu à répondre de suite et sans