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S’il eût été permis aux journaux de rendre un compte exact de ma défense devant la cour d’assises, de même qu’il a été permis à mon accusateur de reproduire son accusation, j’aurais pu me dispenser de faire imprimer les pièces de mon procès.

Mais la censure, l’inique censure[1] m’a traité avec la plus révoltante partialité.

Mes juges ont écouté l’accusation ; ils ont aussi écouté la défense. Sur quatre chefs d’accusation, ils en ont écarté trois ! et la censure, qui permet de reproduire contre moi l’accusation en entier, même dans les parties où elle a complètement échoué, n’a pas permis qu’à côté de ces incriminations renouvelées, ma défense vînt aussi se reproduire.

Jusqu’ici rien de pareil n’était encore arrivé.

On avait bien vu quelques défenses abrégées, des suppressions partielles opérées, des changements

  1. Expression de M. de Castelbajac.