« Que ma gloire s’étende
« Du Louvre aux boulevards ;
« Qu’un ramoneur y vende
« Mon buste pour six liards. »
Ris et chante, chante et ris ;
Prends tes gants et cours le monde ;
Mais, la bourse vide ou ronde,
Reviens dans ton Paris ;
Ah ! reviens, ah ! reviens, Jean de Paris.
En Perse, il prétend qu’une reine
Lui dit un soir : Je te fais roi.
Soit ! répond-il ; mais pour ma peine,
Jusqu’au Pont-Neuf viens avec moi.
Pendant huit jours de fête,
Tout Paris me verra
Montrer, couronne en tête,
Mon nez à l’Opéra.
Ris et chante, chante et ris ;
Prends tes gants et cours le monde ;
Mais, la bourse vide ou ronde,
Reviens dans ton Paris ;
Ah ! reviens, ah ! reviens, Jean de Paris.
Jean de Paris, dans ta chronique,
C’est nous qu’on peint, nous francs badauds.
Quittons-nous cette ville unique,
Nous voyageons Paris à dos.
Quel amour incroyable
Maintenant et jadis,
Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 3.pdf/128
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.