LES
LUTINS DE MONTLHÉRI
À pied, la nuit, en voyage,
Je m’étais mis à l’abri
Contre le vent et l’orage,
Dans la tour de Montlhéri.
Je chantais, lorsqu’un long rire
D’épouvante m’a glacé ;
Puis tout haut j’entends dire :
Notre règne est passé.
Des follets brillent dans l’ombre,
Et la voix que j’entendais
Se mêle aux cris d’un grand nombre
De lutins, de farfadets.
Au bruit d’une aigre trompette
Le sabbat a commencé.
Plus haut la voix répète :
Notre règne est passé.
« Non, dit la voix, plus de fêtes !
« Esprits, vite délogeons.
« La Raison, par ses conquêtes,
« Nous bannit des vieux donjons.
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