LES INFINIMENT PETITS
OU
LA GÉRONTOCRATIE
J’ai foi dans la sorcellerie.
Or, un grand sorcier l’autre soir
M’a fait voir de notre patrie
Tout l’avenir dans un miroir.
Quelle image désespérante !
Je vois Paris et ses faubourgs :
Nous sommes en dix-neuf cent trente,
Et les barbons règnent toujours.
Un peuple de nains nous remplace ;
Nos petits-fils sont si petits,
Qu’avec peine dans cette glace,
Sous leurs toits je les vois blottis.
La France est l’ombre du fantôme
De la France de mes beaux jours.
Ce n’est qu’un tout petit royaume ;
Mais les barbons règnent toujours.
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