Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/230

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


MON ENTERREMENT


Air : Quand on ne dort pas la nuit (de Lisbeth) (Air noté )


Ce matin, je ne sais comment,
Je vois d’Amours ma chambre pleine ;
J’étais couché, sans mouvement.
Il est mort, disaient-ils gaîment ;
De l’inhumer prenons la peine.
Lors je maudis entre mes draps
Ces dieux que j’aimais tant à suivre.
Amis, si j’en crois ces ingrats,
Plaignez-moi (bis.), j’ai cessé de vivre. (bis.)

De mon vin ils prennent leur part ;
Ils caressent ma chambrière :
L’un veut guider le corbillard,
Et l’autre d’un ton nasillard
Me psalmodie une prière.
Le plus grave ordonne à l’instant
Vingt galoubets pour mon escorte :
Mais déjà la voiture attend.
Plaignez-moi, voilà qu’on m’emporte.

Causant, riant, faisant des leurs,
Les Amours suivent sur deux lignes :