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LE VIOLON BRISÉ


Air : Je regardais Madelinette (Air noté )


Viens, mon chien, viens, ma pauvre bête ;
Mange malgré mon désespoir.
Il me reste un gâteau de fête ;
Demain nous aurons du pain noir. (bis.)

Les étrangers, vainqueurs par ruse,
M’ont dit hier dans ce vallon :
« Fais-nous danser ! » Moi, je refuse ;
L’un d’eux brise mon violon.

C’était l’orchestre du village.
Plus de fêtes ! plus d’heureux jours !
Qui fera danser sous l’ombrage ?
Qui réveillera les Amours ?

Sa corde vivement pressée,
Dès l’aurore d’un jour bien doux,
Annonçait à la fiancée
Le cortège du jeune époux.

Aux curés qui l’osaient entendre
Nos danses causaient moins d’effroi.