Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LA BONNE MAMAN


couplets


À UNE DAME DE TRENTE ANS, QUE L’AUTEUR APPELAIT
SA GRAND’MÈRE


Air : J’étais bon chasseur autrefois (Air noté )


Au dire du proverbe ancien,
L’amitié ne remonte guère.
Bon petit-fils, je n’en crois rien
Quand je pense à vous, ma grand’mère :
Ces titres, quelquefois si doux,
Vous paraîtraient-ils insipides ?
Bonne maman, consolez-vous ;
Vous n’avez point encor de rides.

L’âge a-t-il éteint vos désirs ?
Blâmez-vous les tendres chimères ?
Censurer les plus doux plaisirs
Est le plaisir de nos grand’mères.
Les ans font-ils neiger sur nous,
À nos yeux tout se décolore.
Bonne maman, consolez-vous ;
Vous ne blanchissez point encore.