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Amis, hier, j’étais faible et morose,
L’aimable fée apparaît à mes yeux.
Ses doigts distraits effeuillent une rose ;
Elle me dit : « Tu te vois déjà vieux.
« Tel qu’aux déserts parfois brille un mirage[1],
« Aux cœurs vieillis s’offre un doux souvenir.
« Pour te fêter tes amis vont s’unir :
« Longtemps près d’eux revis dans un autre âge. »
Et puis la fée, avec ses gais refrains,
Comme autrefois dissipa mes chagrins.

  1. Les effets fantastiques du mirage trompent les yeux du voyageur jusque dans les sables du désert : il croit voir devant lui des forêts, des lacs, des ruisseaux, etc.