Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 2.pdf/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LA SYLPHIDE


Air : Je ne sais plus ce que je veux (Air noté )


La Raison a son ignorance ;
Son flambeau n’est pas toujours clair.
Elle niait votre existence,
Sylphes charmants, peuples de l’air ;
Mais, écartant sa lourde égide
Qui gênait mon œil curieux,
J’ai vu naguère une sylphide.
Sylphes légers, soyez mes dieux.

Oui, vous naissez au sein des roses,
Fils de l’Aurore et des Zéphyrs ;
Vos brillantes métamorphoses
Sont le secret de nos plaisirs.
D’un souffle vous séchez nos larmes ;
Vous épurez l’azur des cieux :
J’en crois ma sylphide et ses charmes.
Sylphes légers, soyez mes dieux.

J’ai deviné son origine
Lorsqu’au bal, ou dans un banquet,
J’ai vu sa parure enfantine
Plaire par ce qui lui manquait.