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Rendons une patrie,
        Une patrie
    Au pauvre exilé.

Dans nos destins contraires,
On dit qu’en ses foyers
Il recueillit nos frères
Vaincus et prisonniers.
De ces temps de conquêtes
Rappelons-lui le cours ;
Qu’il trouve ici des fêtes,
Et surtout des amours.
D’une terre chérie
C’est un fils désolé.
Rendons une patrie,
        Une patrie
    Au pauvre exilé.

Si notre accueil le touche,
Si, par nous abrité,
Il s’endort sur la couche
De l’hospitalité ;
Que par nos voix légères
Ce Français réveillé
Sous le toit de ses pères
Croie avoir sommeillé.
D’une terre chérie
C’est un fils désolé.
Rendons une patrie,
        Une patrie
    Au pauvre exilé.