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LE JUGE DE CHARENTON[1]


NOVEMBRE 1816


Air de la Codaqui (Air noté )


            Un maître fou qui, dit-on,
            Fit jadis mainte fredaine,
            Des loges de Charenton
            S’est enfui l’autre semaine.
        Chez un juge qui griffonnait,
Il arrive et prend simarre et bonnet,
        Puis à l’audience, hors d’haleine,
Il entre et soudain dit : Préchi ! Précha !
        Et patati, et patata.
Prêtons bien l’oreille à ce discours-là.

  1. Il n’y a point de mauvais discours que ne puisse faire oublier une action généreuse ; et rien n’est plus honorable, selon moi, que la protection accordée à des infortunés placés sous le poids d’une accusation capitale. Aussi je n’aurais pas reproduit ici cette chanson, sans l’espèce de scandale que, lors de son apparition, elle causa jusque dans les deux Chambres. Mais je ne puis m’empêcher d’avouer que, si j’avais pu la condamner à l’oubli, qu’elle mérite sans doute, j’en aurais toujours regretté le dernier couplet. (Note de 1821.*)

    * À l’époque où cette note fut publiée, M. Bellart était encore procureur général.