Page:Béranger, oeuvres complètes - tome 1.pdf/246

Cette page a été validée par deux contributeurs.


JEANNETTE



Fi des coquettes maniérées !
Fi des bégueules du grand ton !
Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton.

    Jeune, gentille, et bien faite,
    Elle est fraîche et rondelette ;
    Son œil noir est pétillant.
    Prudes, vous dites sans cesse
    Qu’elle a le sein trop saillant :
    C’est pour ma main qui le presse
    Un défaut bien attrayant.

Fi des coquettes maniérées !
Fi des bégueules du grand ton !
Je préfère à ces mijaurées
Ma Jeannette, ma Jeanneton.

    Tout son charme est dans la grâce ;
    Jamais rien ne l’embarrasse :
    Elle est bonne, et toujours rit.
    Elle dit mainte sottise,
    À parler jamais n’apprit ;
    Et cependant, quoi qu’on dise,
    Ma Jeannette a de l’esprit.