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ÉLOGE DE LA RICHESSE


Air du vaudeville d’Arlequin Cruello (Air noté )


La richesse, que des frondeurs
        Dédaignent, et pour cause,
Quand elle vient sans les grandeurs,
        Est bonne à quelque chose.
Loin de les rendre à ton Crésus,
Va boire avec ses cent écus,
        Savetier, mon compère.
Pour moi, qu’il m’arrive un trésor ;
Que dans mes mains pleuve de l’or,
                        De l’or,
                        De l’or,
        Et j’en fais mon affaire !

Je souris à la pauvreté,
        Et j’ignore l’envie :
Pourquoi perdrai-je ma gaîté
        Dans une douce vie ?
Maison, jardin, livres, tableaux,
Large voiture et bons chevaux,
        Pourraient-ils me déplaire ?