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Il applaudit au rang suprême
Moins qu’aux charmes de mon printemps.
En vain la grandeur souveraine
M’attend chez le sombre Écossais ;
Je n’ai désiré d’être reine
Que pour régner sur des Français.

Adieu, charmant pays de France,
        Que je dois tant chérir !
Berceau de mon heureuse enfance,
Adieu ! te quitter c’est mourir.

L’amour, la gloire, le génie,
Ont trop enivré mes beaux jours ;
Dans l’inculte Calédonie
De mon sort va changer le cours.
Hélas ! un présage terrible
Doit livrer mon cœur à l’effroi :
J’ai cru voir, dans un songe horrible,
Un échafaud dressé pour moi.

Adieu, charmant pays de France,
        Que je dois tant chérir !
Berceau de mon heureuse enfance,
Adieu ! te quitter c’est mourir.

France, du milieu des alarmes,
La noble fille des Stuarts,
Comme en ce jour qui voit ses larmes,
Vers toi tournera ses regards.
Mais, Dieu ! le vaisseau trop rapide
Déjà vogue sous d’autres cieux ;