Que saint Pierre aux gens sans haine
Ouvre d’un air empressé.
C’est le jour des morts, mirliton, mirlitaine ;
Resquiescant in pace !
Le souvenir de nos pères
Nous doit-il mettre en souci ?
Ils ont ri de leurs misères ;
Des nôtres rions aussi.
Lise n’est point inhumaine ;
Mon flacon n’est point cassé.
C’est le jour des morts, mirliton, mirlitaine ;
Resquiescant in pace !
Je ne veux point qu’on me pleure,
Moi, le boute-en-train des fous.
Puissé-je, à ma dernière heure,
Voir nos fils plus gais que nous !
Qu’ils chantent à perdre haleine,
Sur le bord du grand fossé :
C’est le jour des morts, mirliton, mirlitaine ;
Resquiescant in pace !
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