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    Consolons par ce mot-là
    Ceux que le nombre accabla.
        Mes amis, mes amis,
    Soyons de notre pays ;
Oui, soyons de notre pays.

    Louis, dit-on, fut sensible[1]
    Aux malheurs de ces guerriers
    Dont l’hiver le plus terrible
    A seul flétri les lauriers.
    Près des lis qu’ils soutiendront,
    Ces lauriers reverdiront.
        Mes amis, mes amis,
    Soyons de notre pays ;
Oui, soyons de notre pays.

    Enchaîné par la souffrance,
    Un roi fatal aux Anglais[2]
    A jadis sauvé la France
    Sans sortir de son palais.
    On sait, quand il le faudra,
    Sur qui Louis s’appuîra[3].
        Mes amis, mes amis,
    Soyons de notre pays ;
Oui, soyons de notre pays.

  1. Les journaux du temps racontèrent que, sur une lettre du roi, l’empereur Alexandre avait promis de renvoyer en France tous les prisonniers faits sur nous dans la malheureuse campagne de Russie.
  2. Charles V, dit le Sage.
  3. Le roi avait dit à Saint-Ouen, aux maréchaux Masséna, Mortier, Lefèvre, Ney, etc., qu’il s’appuierait sur eux.